La renaissance (5)
LA RENAISSANCE CLASSIQUE
La période appelée classique correspond à la période d’activité de Raphaël (1500 - 1520) qui impose à son époque un style adopté par tous comme modèle du langage figuratif pictural.
Bien entendu le style classique n’est pas une invention du seul Raphaël mais un aboutissement artistique, fruit des recherches commencées un siècle plus tôt par tous les acteurs du quattrocento.
GENERALITES
Les grandes questions philosophiques soulevées par le siècle précédent et les réponses apportées par les recherches sur la perspective trouvent aux alentours de 1500 une codification stylistique que l’on observe chez la grande majorité des peintres de l’époque, qu’ils y soient arrivés à leur période de maturité comme le Pérugin ou de Vinci, ou qu’ils l’ai utilisée comme base de leur apprentissage artistique.
Totalement intégrée à la culture humaniste, la peinture, devenue savante, propose désormais une figure originale de l’être humain dans un souci de cohérence entre le résultat visuel de l’oeuvre et le sens de ce qui y est représenté. Le peintre doit maîtriser les techniques qui lui permettent un mimétisme proche de la réalité ainsi que posséder une érudition particulière afin d’intégrer des motifs en accord avec le sujet : les épisodes religieux ou mythologiques, par exemple, sont représentés dans un décors d’époque et les personnages sont vêtus à la mode de la Rome antique.
Si les motifs sont tous issus de la réalité, l'objet du tableau reste néanmoins au service du message, qu’il soit politique ou religieux. Les éléments sont assemblés dans l’espace de manière à créer la narration voulue. L'organisation de la scène utilise la symétrie et la composition en triangles imbriqués.
La place accordée à l’Homme est essentielle. Les artistes italiens et leur expression caractéristique de la beauté idéale, proposent un personnage modèle, digne, qui maîtrise ses passions pour servir une cause religieuse, philosophique ou politique.
FLORENCE ET ROME
Au début du XVIeme siècle Rome est devenu le nouveau centre artistique italien. Les peintres florentins y sont appelés à travailler pour le compte des papes. Seul
Léonard de Vinci reste éloigné du faste et de l'opulence que connaissent les grands peintres de son époque. La modernité qui lui était reprochée durant ses années de jeunesse est enfin accueillie à sa juste valeur. Il apporte une dynamique nouvelle dans ses représentation de groupes au seins desquelles les personnages participent tous à une même action. Sa technique du
sfumato lui permet d'intégrer parfaitement les figures aux paysages, qu'il aime insolites et mystérieux. Il laisse des oeuvres magistrales à Milan avant d'être appelé en France, à la fin de sa vie, à la cour du roi. François Ier qui avait reconnu en Léonard le génie, sut tirer profit de ses talents de peintre mais aussi d'architecte et d'ingénieur.
Au Vatican s'affrontent
Michel-Ange et
Raphaël. Le premier, sculpteur avant tout, s'attache en peinture à un style aux contours prononcés et à une plastique des corps qui rappelle le volume de la sculpture. A l'opposé de
Léonard il ne s'attarde pas à faire ressortir l'âme de ses personnages. Pour lui seul compte l'aspect spirituel qu'il cherche à exprimer dans le message pictural.
Raphaël, contrairement à son rival, dont il adopte néanmoins le mouvement et la profondeur, s'exprime dans un style doux aux nuances subtiles qu'il a hérité du
Pérugin et du
sfumato de
Léonard de Vinci. Il atteint la perfection dans le dessin et est reconnu de son vivant comme le plus grand des peintres.
Ces trois génies ont laissé une impression si forte sur leurs contemporains que les artistes de la génération suivante devront chercher une nouvelle expression picturale afin de pouvoir s'affirmer. C'est dans ce contexte que le style classique s'effacera pour laisser place au maniérisme.
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