LE ROCOCO EN ALLEMAGNE
Le goût pour la surcharge et le motif superficiel du rococo allemand donnera la matière aux critiques du siècle suivant pour condamner le courant entier comme étant grossier, mièvre et attaché au déclin d’une époque.
Néanmoins, certains artistes tels que Asam, Troger ou Zimmermann vont réussir à transformer le sentiment religieux passionnel du baroque en joie et en poésie, où la légèreté amoureuse est accompagnée d’un formidable ballet de mouvements et de couleurs.
LE CAPRICE : L’IMAGINATION ET L’AUTRE REALITE
En peinture, lorsque l’on cherche à représenter la réalité à l’aide d’éléments figuratifs divers pris de parts et d’autres afin de composer
une scène purement imaginaire, cela s’appelle un
caprice.
Ce genre rassemble aussi bien la peinture de ruines que les représentations imaginaires de l’Arcadie par exemple.
L’imaginaire propre au style rococo est en réalité une fuite hors du réel servant à refouler les angoisses d’une société consciente d’être perdue.
A la fin du siècle, un peintre va alors, en ayant recours aux
caprices, changer radicalement les choses en appliquant l’imaginaire à la réalité :
Francisco Goya. Dès lors le merveilleux est remplacé par le cauchemar. Ce qu’il montre ne pourrait être peint de manière imitative. La fuite n’est plus possible, le spectateur est plongé dans le
tourment d’une réalité qu’il ne peut plus nier. En cela,
Goya influencera des peintres tels que
Ensor, Francis Bacon ainsi que le mouvement expressionniste au XXeme siècle.
Cette nouvelle expression du vrai par le
cauchemar et le psychisme de l’inconscient sera également le terrain de recherche des anglais
Johann Heinrich Füssli et
William Blake. Dès lors la vérité n’apparaît plus sublimée et ne peut plus se satisfaire de l’allégorie, mais ce nouveau langage appartient désormais au romantisme...
>> retour au début de l'article