La délivrance de saint Pierre
La délivrance de saint Pierre démontre que les chefs de l’Eglise sont placés depuis toujours sous protection divine. Pierre, le premier pape, est prisonnier des romains. Un ange, dont le pouvoir suffit à rendre les gardes incapables de la moindre opposition, vient le délivrer. La scène est peinte dans une ambiance nocturne dans laquelle la lumière provient de l’ange, laissant les romains dans l’ombre.
Raphaël a rompu avec l’unité de temps présente génralement dans les oeuvres de la renaissance en plaçant saint Pierre à deux reprise dans la composition : dans son cachot au centre au moment de la délivrance puis à droite au moment de la fuite.
La messe de Bolsena
La messe de Bolsena illustre une histoire datant du moyen-âge : un prêtre que le doute tourmentait retrouve la foi en voyant couler le sang sacrée d’une hostie. Le message de la fresque affirme la présence du Christ dans l’Eucharistie. L’intégration de
Jules II au sein de la scène en fait maître absolu de la foi retrouvée.
La mort de
Jules II en février 1513 n’interrompie pas le travail accompli par
Raphaël. Le nouveau pape,
Léon X, fils de
Laurent de Médicis, continua en digne héritier du trône pontifical la politique intellectuelle amorcée par son prédécesseur.
La quatrième fresque de
la chambre d’Héliodore exprime à travers
La rencontre entre Léon Ier le Grand et Attila le triomphe de la chrétienté sur les peuples barbares.
Léon Ier est représenté sous les traits de
Léon X qu’accompagnent les envoyés de Dieu qui provoquent la panique dans les troupes ennemies. L’Eglise est victorieuse face à la menace extérieure sur les territoires que Dieu lui a accordé. Dans le contexte politique de l'époque, le message possède un double sens : il met en garde les souverains européens qui souhaiteraient attaquer les provinces italiennes.
LA CHAMBRE DE L'INCENDIE
Le nouveau pape, Léon X, beaucoup plus sensible aux plaisirs terrestres que son prédécesseur, mena une politique plus centrée sur ses intérêts personnels que sur ceux de l’Eglise et de la papauté. D’ailleurs, les excès pratiqués par le souverain pontife et sa cour, les dépenses démesurées et la mise à disposition des plus riches des fonctions religieuses ont participé au recul de la foi catholique en faveur du mouvement luthérien naissant.
La troisième chambre décorée par Raphaël présente des fresques qui ne sont plus, comme dans les chambres précédentes, regroupées autour d’un thème unique mais mettent en scène des épisodes illustrant la vie des précédents papes ayant porté le nom de Léon. Tous sont, bien entendu, représentés sous les traits de Léon X.
L'incendie du Borgo
L’incendie du Borgo fait référence au pape
Léon IV qui avait miraculeusement, par un simple geste, arrêté l’incendie qui se propageait dans un des quartiers du Rome.
Raphaël, alors responsable de la rénovation de la basilique Saint-Pierre, la représente telle qu’elle était avant sa destruction. Il laisse ainsi un témoignage archéologique considérable.
Les personnages, répartis en groupes, tentent de fuir le danger, d’éteindre le feu ou implorent le saint père afin qu’il intervienne auprès de Dieu pour les sauver. Les références à l’antiquité sont nombreuses tant au niveau des motifs architecturaux que dans les actions des personnages souvent empruntées aux récits mythologiques.
La femme portant une jarre sur la tête, à droite de la composition, est caractéristique de la représentation classique de la renaissance : témoin du miracle accomplit par le pape elle reste figée dans son mouvement. L’expression de stupeur suggérée par sa bouche ouverte n’enlève rien à sa beauté.
Raphaël, dans sa recherche du beau idéal, représente systématiquement l’être humain dans toute sa dignité, sans que les sentiments intérieurs ne viennent altérer la grâce qu’il confère à ses sujets, même au sein d’un contexte dramatique.
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