La peinture métaphysique
La peinture métaphysique marque un retour à une peinture figurative qui évoque la tradition de la renaissance italienne. La conception du temps et de l’espace y appartient plus à l’imaginaire qu’au réel. Cette peinture propose des sujets situés en dehors de notre contemporanéité pour nous poser des questionnements métaphysiques à travers des images énigmatiques.
Le courant est centré autour de son fondateur Giorgio De Chirico qui ne fera pas école ou presque mais qui laissera ouvert une voie qui sera reprise ensuite par les surréalistes. De Chirico pense que l’art ne doit pas avoir de rapport avec son propre temps, tant historique qu’idéologique ou social. Il ne doit pas participer aux idéologies du moment, aux valeurs sociales ou à l’histoire de son époque mais doit se situer en dehors de tout cela, dépasser ces valeurs pour s’élever au-dessus et poser des questionnements d’ordre supérieur… des questionnements métaphysiques.
Dans ses œuvres, De Chirico propose des énigmes, des images pleines de mystères et d’interrogations, sans pour autant y répondre. Il crée ainsi un univers étrange dans lequel l’espace et le temps sont en dehors de notre réalité. Si dans ses tableaux on peut observer un retour à la tradition figurative de la peinture de la renaissance Italienne, on voit aussi la volonté de franchir le temps et l’espace avec pour objectif de créer une peinture atemporelle, en dehors de l’histoire. Il cherche à créer une peinture méta-réelle, méta-historique, méta-physique avec une volonté d’atteindre une certaine universalité de la culture.
Dans ses images, le temps semble comme arrêté. Au milieu de décors inquiétants évoquant des vestiges antiques, tout semble immobile. Tout semble « entre-tout », donc en dehors de tout : la manière de structurer l’image fait que l’on ne parvient pas à savoir où et quand se situe la scène.
Entre l’intérieur et l’extérieur, entre le clos et l’ouvert, l’histoire paraît située dans un temps imaginaire, n’appartenant pas vraiment au passé, ni au futur et non plus au présent. Elle se situe en dehors du temps. Le traitement de la lumière aussi est étrange, si bien que l’on ne parvient pas à savoir s’il s’agit de l’aube, du soir, de la nuit ou du jour ou encore de la lumière artificielle d’un lieu clos.
Les personnages sont tout aussi inquiétants que le cadre qui les entoure. Entre humains et mannequins composites, ils semblent suspendus entre le vivant et l’objet. Chaque tableau est une sorte d’énigme poétique.
Le courant s'achève officiellement en 1921 avec la formation du groupe de peintres, dont entre autres Giorgio De Chirico, son frère Alberto Savinio, et le futuriste Carlo Carrà, autour de la revue italienne Valori Plastici qui prône le retour à un certain néoclassicisme en peinture.
Néanmoins De Chirico continuera par la suite à créer des œuvres selon son style personnel.
La peinture métaphysique annonce les prémices du surréalisme. En effet, si ce nouveau mouvement se rapproche du précédent par ses similitudes formelles, ses questionnements, eux, sont assez différents. Les théories surréalistes s’appuient principalement sur les études psychologiques et psychanalytiques de Freud. Le surréalisme n’évoque pas un pur imaginaire, mais se penche sur le monde de l’inconscient et du rêve.
Les peintres
les plus célèbres du courant
Giorgio de Chirico
Carlo Carrà
Le contexte politique
En 1915, l'Italie se range du côté des alliers et entre en guerre contre l'Allemagne.
Le Traité de Versailles de 1919 ne tient pas ses promesses envers l'Italie. L'indignation des italiens permet au fascisme de s'installer à partir de 1922.
Musique
Aucun style musical ne correspond spécialement à la peinture métaphysique.
Littérature
Aucun style littéraire ne correspond spécialement à la peinture métaphysique.