Fra Angelico
Guido di Pietro - Fra Giovanni da Fiesole (chez les dominicains)
Né vers 1387 à Vicchio di Mugello - Mort en 1455 à Rome
Nationalité : italienne
Attaché aux courants : Gothique et première renaissance
Guido di pietro rentre chez les dominicains au couvent de Fiesole, situé sur les hauteurs de Florence, en 1408. Il a alors 21 ans. Selon l'usage de l'ordre, il change de patronyme pour un nom religieux : Fra Giovanni. Ses contemporains, en raison de la haute spiritualité de sa peinture ainsi que de la profusion d'anges dont il aime parer ses oeuvres, le surnommeront Fra Angelico.
Les règles strictes et la vie de pénitence de l'ordre religieux resteront profondément ancrées chez le peintre pour qui le renoncement au monde et à soi-même permettent d'atteindre la pureté, tant d'un point de vue spirituel que dans l'expression de son travail.
Encouragé par ses supérieurs, Fra Angelico abrège ses études théologiques pour se consacrer exclusivement à la peinture, les dominicains considérant l'art comme un moyen efficace de transmettre la foi et la vérité.
Les évènements religieux liés au concile de Pise en 1409 obligèrent les dominicains à quitter Fiesole. Fra Angelico connu alors l'exil mais cela lui permis de voyager à travers l'Italie où il eu l'occasion de contempler les oeuvres de ses prédécesseurs à Cortone, Sienne, Assise, Pérouse...
Il découvre et assimile les règles mises en place par Duccio un siècle avant lui. Il étudie Simone Martini, Ambrogio Lorenzetti, Taddeo di Bartolo et surtout Giotto.
Si Fra Angelico propose une peinture emprunte de la tradition de ses aînée, il s'en démarque par une personnalité et une originalité particulière. Il signe des chef d'oeuvres dès sa période de jeunesse et c'est dans l'évolution technique plus que dans le résultat visuel que l'on peut constater l'évolution de la maturité picturale du peintre. Il s'éloigne du style de Lorenzetti et de Simone Martini qui reste attaché à la représentation de la vie quotidienne, pour une peinture plus spirituelle qui ne porte que très peu d'attention au détail terrestre. Il trouve son inspiration dans la méditation et la prière qu'il pratique assidument avant de peindre.
Le concile de Constance en 1414 met fin au schisme de l'Eglise avec l'abdication du pape Grégoire XII et l'élection de Martin V. Fiesole est rendu aux dominicains et Fra Angelico y revient en 1418. Il y restera jusqu'en 1436. Entre 1423 et 1428 il rencontre Masaccio qui s'occuppe de la décoration de l'église Santa Maria del Carmine à Florence. Son travail sur la perspective linéaire influence l'Angelico bien que celui-ci continue de préférer un style plus mystique. Il découvre également les oeuvres de Spinello Arentino dont il partage le sentiment d'intimité. Dans les années 1430 il travaille pour diverses églises et corporations de Florence.
A partir de 1436 il est appelé à travailler à la décoration du couvent San Marco, pour ses frères dominicains. Il crée des figures sobres et, sans que cela soit systématique, dépouillées des accessoires symboliques utilisés d'ordinaire dans le gothique international. Les oeuvres sont à caractère décoratif mais contiennent aussi une volonté de prédication à l'attention des moines du couvent.
Les fresques et tableaux de San Marco sont réalisés dans un style beaucoup plus simple que dans les autres oeuvres du peintre. Il offre une narration qui ne s'attache pas au détail matériel, même si si les techniques d'ombre et de lumière, de perspective et d'anatomie sont maîtrisées. Le message peint se présente dans une simplicité voulue, proche du message évangélique.
Comparé à d'autres peintres contemporains, Fra Angelico peut sembler n'avoir jamais atteint l'excellence d'un point de vue technique. Ses personnages manquent quelquefois de souplesse mais il a su leur donner une âme, dans un sentiment en accord avec sa propre foi et son mode de vie. Sa peinture paisible invite le spectateur à la méditation et à la prière.
Hormis son travail pour l'ordre dominicain, Fra Angelico est particulièrement apprécié de Cosme de Médicis qui lui passe plusieurs commandes personnelles.
Vers 1445 il est appelé à travailler à Rome pour le pape Eugène V et son successeur Nicolas V. A cette même époque, il passe en parallèle une année à Ovierto où il commence la décoration de la nouvelle chapelle. Mais il ne termine pas son travail qui sera repris en 1499 par Lucas Signorelli. Le jugement dernier qu'il réalise sur la voute inspirera certainement Michel-Ange pour son travail sur la chapelle Sixtine.
Dans ses travaux au Vatican, Fra Angelico utilise le style cher à la première renaissance : l'imitation de l'architecture de l'antiquité. Cela indique que le peintre participait à la mouvance générale de son époque avec une recherche consciente de modernité, mais sans que cela n'entre en conflit avec l'idéal chrétien.
Durant sa longue carrière il fût le maître de Benozzo Gozzoli et aura influencé le celèbre Filippo Lippi. Il meurt à Rome en 1455 à l'âge de 68 ans.
D'une manière générale son oeuvre est caractérisée par l'utilisation de couleurs éclatantes où les bleus et les rouges se détachent sur fond d'or. Ses profusions de personnages, et plus particulièrement d'anges, se présentent dans un ordonnancement harmonieux. Leur visage emprunts d'humanité expriment la joie ainsi qu'un sentiment de paix. La béatitude et l'expression de la douleur sont placées au même niveau. S'il conserve toute sa vie les codes du gothique international, Fra Angelico a su créer un langage moderne qui s'insère parfaitement dans l'esprit nouveau de la renaissance.
À son époque
ART
en italie
Masaccio
Donatelo
Philippo Lippi
en Europe du nord
Jan van Eyck
Robert Campin
POLITIQUE
en France
Charles VI
Charles VII
Duché de Bourgogne
Philippe le Hardi
Jean sans Peur
Philippe le Bon
Les dominicains bienheureux
1424
Vierge à l'enfant
1426
Le couronnement de la Vierge
1432
Annonciation
vers 1432
La déposition de croix
vers 1432
Annonciation
vers 1434
Le Couronnement de la Vierge
1435
Le Jugement Dernier
Le Jugement Dernier
1440
Vierge d'humilité
1438
Le martyr de saint Cosme et de saint Damien
1440
La déploration du Christ
1441
Crucifixion
(San marco)
1438
La transfiguration
(San marco)
1441
La mise au tombeau (San marco)
1441
La nativité
(San marco)
1441
Noli Me Tangere
(San marco)
1441
Saint Pierre martyr demandant le silence
(San marco)
1441
La présentation de Jésus au Temple
(San marco)
1441
L'annonciation
(San Marco)
1441
Jésus raillé par ses bourreaux
(San marco)
1441
Saint Dominique au pied de la croix
(San Marco)
1442
L'Homme de douleur
(San Marco)
1445
Le calvaire
1445
Vierge à l'enfant
1447
Annonciation
1450
L'annonciation
(Armoire de la Santissima Annunziata)
1450
Saint Laurent distribuant des aumônes aux pauvres
1450
Jugement Dernier
1450
L'Adoration des Mages
La sainte face