Raffaello Sanzio (ou Santi)
Né en 1483 à Urbino - Mort en 1520 à Rome
Nationalité : italienne
Attaché au courant : Renaissance classique
Dès son enfance, Raffaello Sanzio est baigné dans le monde artistique. Il reçoit un double héritage artistique : celui de sa ville natale, capitale des ducs de Montefeltro, et celui de son père Giovanni Santi, peintre reconnu qui se trouve à la tête d'un atelier dans lequel collaborent sur des oeuvres communes le maître et ses élèves. Ce système de travail "à plusieurs mains" restera gravé dans la mémoire du jeune Raphaël qui en fera son mode de fonctionnement lorsqu'il se retrouvera, plus tard, responsable du plus important chantier artistique de son temps : la décoration des chambres du Vatican. C'est d'ailleurs cette organisation "à la Raphaël" qui donnera naissance dans les siècles suivants aux académies de peinture.
C'est dans ce contexte qu'il se forme au dessin et à la peinture. A la mort de Giovanni Santi en 1494, Raphaël n'a que 11 ans. Trop jeune pour prendre la direction de l'atelier, il continue sa formation auprès des assistants de son père disparu.
A l'âge de 16 ans, il est déjà reconnu comme un peintre accomplit. Pendant les années qui suivront, il ne cessera de se déplacer pour répondre aux nombreuses commandes qui lui arrivent. Retables, tableaux d'autel, peintures d'ordre religieux et portraits constituent l'ensemble de ses premières productions. Dès le début son style réaliste, expressif et emprunt d'une douceur particulière, remporte un vif succès.
A partir de 1503 il part travailler en Toscane. De Sienne il rejoint Florence, ville à l'activité artistique légendaire. Il y rencontre Pérugin dont il reçoit une forte influence. Collaborateur plutôt qu'élève, Raphaël développe très vite un style comparable à celui de son aîné, alors figure centrale de l'art florentin. Il étudie également le travail de Léonard de Vinci dont il assimile la technique du sfumato (atténuation des contours grâce à des effets de dégradés d'ombres et de lumières).
Très vite remarqué par les mécènes toscans, il se tisse une réputation à la hauteur des plus grands peintres de l'époque malgré son jeune âge. Il rêve alors de partir s'installer à Rome mais ses efforts restent vains, le main-mise de Michel-Ange sur les commandes de la capitale l'empêchant d'approcher, pour un temps, de la plus prestigieuse des villes de la renaissance. Il y fait néanmoins un séjour en 1506 durant lequel il admire la Piéta du célèbre sculpteur. Cette découverte lui permettra de combiner des formes gracieuses à la lourdeur des corps (La mise au tombeau). Pendant qu'il étudie le travail des grands maîtres, il découvre l'art antique et en assimile progressivement le style qu'il intègre au sien.
En 1508, son rêve se réalise enfin : il est appelé à Rome par le pape Jules II pour travailler sur des fresques monumentales destinées à décorer les appartements pontificaux du Vatican. C'est certainement grâce à la recommandation de l'architecte Bramante, originaire d'Urbino et lié à la famille Santi, que le jeune artiste ambitieux à pu rejoindre le groupe de peintres appelé à travailler au Vatican. Il doit collaborer alors dans un premier temps avec Sodoma, Lorenzo Lotto et Giovanni Bazzi, groupe de peintres florentins dirigés par Pérugin.
C'est dans un contexte politico-religieux particulier que va se dérouler le travail sur les fresques du Vatican : le pape Jules II et son successeur Léon X vont oeuvrer à imposer un pouvoir papal plus fort sur l'ensemble du monde chrétien. Les deux papes désirent renouer avec la grandeur de la Rome antique en la combinant à la philosophie chrétienne. Artistiquement parlant, le style "all'antica" est imposé et c'est Raphaël qui se montrera le plus talentueux à servir ce projet. Jules II donnera congé à ses collaborateurs et confiera à lui seul le soin de réaliser l'ensemble des fresques.